Le marché du travail – Épisode 9 : La force de l’équipe

À l’âge de 10 ans j’étais camelot pour La Presse, je me levais tôt à tous les matins pour livrer les nouvelles avant 7h00 dans plus de 70 foyers.  À 15 ans, je tournais des boulettes et faisais de la poutine jusqu’aux petites heures chez Ti-Paulo, casse-croûte de l’aréna du quartier.  Ensuite ce fût les clubs de golf pour payer les études.  Depuis la sortie de l’université, le marché du travail m’a fait découvrir de multiples autres horizons.

Aujourd’hui à la mi-quarantaine, je me pose et me tourne sur mon parcours professionnel.  Ce que je constate, c’est que ce ne sont pas tellement les emplois que j’ai occupé, les rôles que j’ai joué ou les entreprises pour lesquelles j’ai travaillé qui font de moi ce que je suis aujourd’hui.  Ce sont plutôt les équipes avec lesquelles j’ai eu le plaisir et l’honneur de m’aligner au fil des ans qui façonnent, dans une certaine mesure, celui que je deviens.  

À l’instar des équipes de sport professionnel, les liens se tissent entre les joueurs.  Sueurs, blessures, cicatrices, déceptions, réalisations, gloire… Peu importe le champs d’activité, les parcours tortueux et les épopées d’équipes nous font passer par tant d’épreuves et d’émotions.

Au fil de ces sentiers sinueux, nourris d’obstacles et d’embûches, on réalise que c’est la force du nombre qui permet les conquêtes et les grandes réalisations. Ce sont dans ces moments de fébrilité ou de faiblesses, les instants de joies ou de déceptions, quand on vit de l’adversité, qu’on passe à travers des obstacles qu’on pensait insurmontables que nos coéquipiers, nos collègues, frères d’armes, deviennent une partie de nous.  Ceux avec qui on va au front à tous les jours, ceux pour qui on prend un coup dans les côtes parce qu’on sait qu’ils feraient de même pour nous, ceux aussi qui écoutent, qui comprennent, qui par un simple regard ont tout compris de ce qu’on essaie de cacher… ce sont eux, valeureux compagnons, qui restent gravés dans nos mémoires.

Que ce soient les discussions de machine à café, les regards croisés dans les corridors, les élaborations de solutions, les hochements de tête, les sourires narquois, les parties de ping pong et de babyfoot, les games de Playstation, les lunchs de gang, la marche du midi, les échanges sur messagerie interne, les fameux zoom… les silences aussi… Tous ces petits moments de complicité entre collègues ont tellement de valeur à mes yeux.  Ce sont ces instants captés sur le vif qui soudent les gens entre eux et qui forment les plus grandes équipes.

Aujourd’hui, une de ces grandes équipes sera dissoute et chaque joueur ira rejoindre une autre équipe.  Mais ce n’est pas la fin. L’équipe sera scindée mais son esprit continuera de vivre en chacun de nous, coéquipiers de tous les instants, fiers guerriers façonnés de plusieurs batailles.  Nous portons les mêmes cicatrices, nous partageons les mêmes souvenirs et notre unité survivra bien au delà de cette nouvelle épreuve.

Chers coéquipiers, Spartiates, aujourd’hui c’est vers vous que je lève bien haut mon verre, car aujourd’hui comme depuis le premier jour, je suis fier de vous, de nous, de ce que nous sommes, de ce que nous avons accomplis, ensemble.  Je vous porte en plus haute estime pour ce que vous m’avez fait vivre, pour votre participation à faire de moi ce que je suis, ce que je deviens. Vous avez tracé sur mon parcours une trace indélébile qui restera gravée à tout jamais.  Merci. Le moment est venu de répandre cet esprit dans vos nouvelles équipes. Allez, sereins, et veillez à faire vivre ces braises qui nous habitent.

Spartiate un jour… Spartiate toujours!

Cheers!


Bière:
Ralph Merry
Brasseur:
Microbrasserie La Memphré

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1 comments

  1. Je ne regretterai jamais d’avoir été dirigé vers les Spartiates. J’y ai découverts des humains, des vrais ! Pas un amas de chair et d’os… Des humains dans la plus pur des formules. Des hommes et des femmes qui ont des choses à partager et des valeurs à la bonne place. C’est ce que je retiens le plus.

    Et je ne le dirai jamais aussi bien que toi. C’est vrai que ce qui compte le plus, au final, ce n’est pas pour qui tu travailles, mais avec qui tu travailles.

    Très beau texte, ça me touche beaucoup !

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