Pour moi, les souvenirs de mon enfance se manifestent sans ordre logique et je réalise qu’il sont, pour la plupart, associés à des sons, des odeurs, des couleurs et des textures. En fermant les yeux je revis un peu ces parcelles d’éternités, qui n’appartiennent qu’à moi.
Il y a dans ma tête
Des flashs éclectiques
Et des étoiles qui dansent
Comme des Perséides perçant l’ébène
Lumières éphémères dans le continuum
Ces bribes du passé
Cohabitent en moi, désorganisées
Mais s’entrelacent
Comme les pièces d’un casse-tête
Recréant l’image parfaitement cohérente
Des racines
Qui aujourd’hui me façonnent
Le tic tac de l’horloge grand-mère
Accompagnait les secondes perdues
Et comblait le vide de mes silences
Il y avait des armoires d’un vert olive
Harmonisées aux bandes du papier peint
Qui s’étirait
Jusqu’au plafond de stalactites
Dans l’antre du foyer
Le feu crépitait sur un lit de braises
Papa faisait fondre les hivers
Entassés dans le canapé orange et brun carreauté
Tout aussi inesthétique qu’inconfortable
Témoins, aux premières loges
De nos Glorieux soulevant la coupe
Encore… et encore
Camouflé
Dans un amalgame de laine, de cuir et de fourrure
Une porte entreouverte sur des nuits qui s’étiraient
Odeur de café, éclats de rire et histoires de grands
Douce mélodie du temps
Sur les petites heures
Qui ne se comptaient plus
À l’atelier
Repère de mystères et de secrets
Une main usée mais assurée
Une tranche à tabac
Grinçante
Mais affûtée
Dans une chaise au balancier de métronome
Se berçait mon pepère
Pipe en bouche
Emmitouflé
Dans un chaleureux nuage
Aromatique et fruité
Dans les froids intenses de mes petits hivers
Mes premiers coups de patin
Faisaient craquer la glace
Que je fendais
À l’opposé du solstice
La résonance métallique de mes élans
Se perdait
Vers les champs de rêves
Je frissonne encore
Au clapotis de la pluie
Sur le toit de la tente de canevas turquoise
Transi par l’humidité
Coupé du monde
De l’aube au crépuscule
Des heures sur un miroir
À se faire taquiner
Par des poissons
Qui nous narguaient
Dans le chic appartement de grand-maman
Les grelots tintaient pour nous annoncer
Fauteuil de velours framboise
Fines porcelaines perchées, inaccessibles
Une bonbonnière de verre
Notre ticket de retour
Un bec sucré pour la route
J’ai encore en bouche
La saveur du caramel
Comptoir de lunes de miel
Et de jujubes à la cenne
Cartes à collectionner
À la volée
Sur le chemin de l’école
Le King, Les Beatles, Styx et Félix
Des mélodies devenues des hymnes
Refuges de mes souvenirs
Sur des instants évaporés
Et un accordéon
Instrument à vent contre les marées
Un voyage vers l’irréversible
Et mes disparus
À mes enfants
Aujourd’hui
Je lègue une partie de celui que je suis
Pour qu’elles se fabriquent
À leur tour
Des mémoires indélébiles
Attention à ce que vous dites et faites aujourd’hui… N’oubliez pas que ça restera gravé dans les souvenirs de vos enfants…
Cheers!
Depuis ma première collaboration au Cabaret des Acolytes l’année dernière, c’était la première fois que j’avais le plaisir de joindre la bande en studio pour l’enregistrement d’une émission. Pour l’occasion, nous avons fait tout un cabaret sur les souvenirs d’enfance. Beaucoup d’excitation et de fébrilité, ça s’entend dans ma voix…
Je vous invite à écouter sur Spotify l’émission du Cabaret des Acolytes .
Bonne écoute!
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