Voici le fruit de ma deuxième participation au balado de mes amis, Le Cabaret des Acolytes. J’ai tout de suite été interpellé lorsqu’ils m’ont invité à ce cabaret portant sur le café. Ça faisait plus de 10 ans que j’avais une idée en tête, écrire sur le parallèle entre la consommation du café et la consommation de l’amour. L’occasion était parfaite pour replonger dans mes vieux cahiers de notes.

En préparation à ma participation au Cabaret des Acolytes, je découvre une nouvelle rigueur dans la préparation et la rédaction de ma poésie. Alors que j’écris habituellement beaucoup pour moi, le fait de présenter mes textes à haute voix à un auditoire attentif me donne quelques frissons. Mon processus de réflexion, d’inspiration et de rédaction s’étire sur plusieurs jours plutôt que d’écrire sous l’influence émotive de la spontanéité.

Ce processus créatif me permet d’écrire avec un certain recul que je ne m’offre pas dans l’expression émotive habituelle. Je me documente beaucoup, j’écris, adapte, change, gribouille, rature, recommence… Je me relis aussi plusieurs fois et je peaufine, demeurant toujours insatisfait. Bien sûr. C’est très enrichissant.

Quand le rideau s’ouvre sur le Cabaret, mon rythme cardiaque s’accélère et le trac s’installe. Lorsque c’est à mon tour, la fébrilité est palpable en moi, je suis excité, mes mains sont moites et j’ai la voix qui tremblotte. Je ne pensais pas vivre autant de frénésie à partager mes textes de cette façon.

Une fois l’émission diffusée, l’écoute est aussi un moment particulier d’auto-évaluation et d’introspection critique que je ne m’infligeait pas auparavant. On peut toujours faire mieux. Le plus important dans tout ça, c’est le plaisir que j’ai à passer de bons moments avec des personnes fantastiques. C’est aussi la découverte d’un tout nouveau processus créatif que j’apprivoise tranquillement et qui m’ouvre vers de nouveaux horizons.

Je vous invite à écouter sur Spotify l’émission du Cabaret des Acolytes . Bonne écoute!
Vous pouvez également suivre Le Cabaret des Acolytes sur Facebook.

Je ferme les paupières
Et me laisse bercer
Vers tes tropicales origines

Je me dessine ton caféier
Paré de délicate dentelle nuptiale
Étoilée, blanche et parfumée

Du bout des doigts
On cueille ta cerise
Rouge, bien mûre
On te dépulpe et te déparche
Caracoli je t’espère

Mise à nue
Ta rondeur se dévoile
Et mon imaginaire
Déambule dans le sillon de ta fève

C’est un long voyage jusqu’à moi
Je t’attend patiemment
Pour te dévêtir de ta jute
Et doucement te découvrir

Torréfiée dans une chaude intensité
Tes effluves me harponnent et m’agrippent
Je te sens, je te hume
Envouté, séduit, ensorcelé

En quête d’équilibre
Dans la finesse de ta mouture
Je m’enivre de tes arômes
Et de tes subtiles textures

Permet moi d’être ton barista
Qu’enfin je te caresse
Dans une lente infusion
Ou dans une étreinte
Sans filtre, à piston ou à pression

J’aimerais te prendre partout
À tout instant, de toutes les façons
Tu m’offres des sensations, des palpitations
Et me tiens bien en veille

Je te savoure allongé
Noir, au lait, mocha ou aromatisé
Parfois sucré, tantôt comique
Je me délecte de ton réconfort
Doux amer, tu es mon plaisir quotidien

J’ai un faible pour toi cappuccino
Et pour ta mousse voluptueuse
Que je saupoudre de cannelle ou de cacao
Et que j’élabore
En fine porcelaine

Mais que dire de la téméraire spontanéité
D’un expresso improvisé bien serré
Surmonté de créma onctueuse
Que j’enfile sans hésiter
C’est si chaud que parfois ça brûle

Une fois consommé
Il ne me reste de toi
Que des traces à contempler
Assoiffé de ta chaleur sur mes lèvres
Je rêve, avide
À ma prochaine pause café

Bière:
Caffiend
Brasseur:
Microbrasserie 4 Origines