Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu envie d’écrire. En fait, j’aime écrire depuis que je sais écrire. J’ai une relation bien particulière avec l’écriture, surtout lorsque j’utilise le bon vieux crayon de plomb sur du papier. Le crayon m’apparait un prolongement des mains bien plus naturel que le clavier. Question de génération j’imagine… Aujourd’hui, on écrit du bout des doigts, du bout des pouces, les mots sont tronqués, charcutés, blessés… la langue est malmenée. Notre langue et les mots qui la composent méritent que l’on prenne soin d’eux, ils n’attendent qu’à être mis en valeur, ils n’ont pour seule attente que d’être aimés. L’écriture me permet de me reconnecter avec moi-même et m’oblige à m’arrêter un peu dans cette vie qui déferle. Il y a tant de mots disponibles pour le peu de temps que nous avons…
Comme d’autres auteurs, j’écris l’émotion. La mienne. Je n’écris pas l’émotion des autres, bien qu’elles sont inévitablement liées. Les émotions que vivent les gens autour de moi me font vivre des émotions et ce sont elles que je traduis en mots. J’écris beaucoup mieux que je ne parle. J’écris aussi pour éviter d’oublier tout ce que je dis.
Je n’écris pas pour plaire ni pour conquérir. Si le lecteur apprécie, si ça l’aide à approndir sa propre réflexion, s’il se reconnait à travers mon écriture, si lire mes textes lui fait du bien… alors ce sera une réussite que je n’attendais pas.
Que ce soit de la poésie, de la prose ou de simples réflexions sur le quotidien, l’écriture me fait du bien. Ces moments d’écriture m’appartiennent, il me sont précieux, j’en ai besoin. Ces instants où le plomb noirci le papier marquent mon passage, une lettre à la fois.