Les réseaux asociaux

C’est une vaste toile, ils y sont tous.  De la jeune adolescente qui s’y dévoile en toute innocence jusqu’au plus affame des loups solitaires.  À chacun sa meute, ses disciples, ses proies; à chacun ses regards et son avidité; à chacun ses amours et ses folies; à chacun ses amis.  À tous notre profil est accessible, nul n’est ignoré.

J’y suis.  Nous sommes voyeurs et vus, on s’y croit libres, mais nous sommes épiés… tous.  Si tu me « like » je te laisse prendre tout de moi… nous avons soif d’amour virtuel et sommes insatiables devant ces « pouce en l’air ».

À quand remonte ta dernière conversation les yeux dans les yeux?  À quand ton dernier souper sans ton mobile?  Combien de fois aujourd’hui as-tu demandé à ton enfant d’attendre que tu aies fini ton texto?  Survivrais-tu 24 heures sans tes pouces?

Nous sommes des bêtes numériques qui avons besoin d’un support pour penser, pour interagir.  Nous sommes dépendants.  Auto-correcteur et auto-complétion automatisés, nous perdons la richesse de notre langue et la vitalité de notre culture au profit d’un dictionnaire virtuel universel rempli d’anglicismes et d’acronymes boosté aux émoticônes.

On en vient à craindre la vraie conversation, on achète en ligne, on s’écrit en décalage, ça sent le superficiel, ça pue le sous-entendu. La conversation virtuelle est souvent banale, photo à l’appui.  Regarde ce que je mange, vois si c’est cool où je suis, as-tu vu mes enfants s’ils sont beaux?  Aimes-tu mon nouveau selfie? C’est moi, moi, moi.  Ma pelouse est vraiment verte, mon bonheur est plus grand que le tien.  Je vais arrêter de « liker » tes publications si tu ne « like » pas mes superficialités.

Les yeux rivés sur notre Rétina dernier-cri, on tisse des liens avec ceux qui sont loin, on s’éloigne de ceux qui sont proches.  On s’isole.  Avec tous ces amis de la toile, je n’ai jamais vu autant de personnes seules, dépressives et en mal d’amour.  Dans les salles d’attentes des bureaux de psychologues, ils sont là, tristes, téléphone à la main dans l’attente d’un « like », d’un texto ou d’un tweet qui ne vient pas. Personne ne les accompagne, le carnet d’amis est pourtant rempli… ils sont seuls, nul ne soupçonne que le feu s’éteint.

Dépose ta tablette, on va jaser.  Tu pourras lire dans mes yeux et y apprécier la sincérité du regard que je pose sur toi.  Ça te fera du bien, je serai heureux.  Tu verras comme mon sourire est contagieux et en retour je puiserai l’énergie qui émane des émotions que tu libères.  Ensemble, vibrons au diapason d’une conversation en désavantage numérique, sans Wifi, toi et moi et le temps qui s’arrête.

Cette semaine, je lève mon verre à La Marâtre Opiniâtre, collègue de travail et amie de plume.  Arrêtons de compter les « like », écrivons pour le plaisir et le bien que ça nous fait.  N’ayons pas d’attentes, soyons nous-mêmes, vrais, authentiques et libres. Cheers et merci pour ce défi d’écriture, ça m’a remis sur les rails.


Bière:
Double IPA – série Road Trip

Brasseur:
Gainsbourg Bistro Brasserie

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