Je ne suis pas un « critique » de bière, je n’ai même pas la prétention d’être un « connaisseur » en la matière. Je suis un amateur, un dégustateur. J’aime les plaisirs de la vie, j’aime manger, j’aime boire. D’ordre général, j’aime ce qui goûte bon. Mais avant tout, j’aime la découverte, je profite de l’expérience gustative et du plaisir qui vient avec.
Ce blogue n’est pas un blogue sur la bière… la bière y est accessoire. Je n’écris pas parce que je bois, je ne bois pas parce que j’écris et l’état d’ivresse que provoque la bière n’est pas nécessaire dans mon processus de rédaction. La bière m’accompagne toutefois plutôt fidèlement dans les bons moments de la vie. Pour moi, le vendredi au retour à la maison est un bon moment dans la semaine. C’est le moment idéal pour faire la coupure avec le travail, l’école et la garderie afin de laisser place aux plaisirs et à la liberté du weekend.
L’idée de jumeler la bière et les mots est née de mes « posts » Facebook personnels du vendredi où je diffusais une photo de bière en souhaitant une bonne fin de semaine à mes amis sociaux. Avec le temps, je me trouvais un peu con de partager une bière seule, sans pertinence. C’était trop facile. Je me suis donc lancé le défi d’y ajouter un peu de brillance par l’entremise de réflexions, de citations ou de poésie, et ce, en rapport avec le quotidien qui m’habite. Ça y est, je me suis enivré moi-même et je me suis créé un besoin, celui de me remettre à l’écriture, celle même qui m’a soutenue pendant l’adolescence et que j’avais mis au rancart au cours des dernières années.
Au fil des ans, j’ai eu la chance de goûter à quelques centaines de bières différentes, des bonnes comme des moins bonnes. J’ai des préférences, mais ce qui compte avant tout pour moi, c’est le plaisir que j’ai à goûter. Il y a une grande différence entre « boire » et « goûter » de la bière. Certes, ça m’arrive d’en boire, mais il n’y a rien de plus savoureux, rien de plus enivrant, que de prendre le temps de déguster.
Le processus de dégustation pour moi débute au moment de l’achat. Le processus de sélection de la bière que je vais acheter pour déguster fait partie à part entière de l’expérience. Les raisons pour lesquelles j’achète une bière plutôt qu’une autre sont multiples et variables d’une fois à l’autre. J’achète habituellement parce que je vois un produit que je n’ai pas encore goûté, parce que le type de bière m’intéresse, parce qu’elle a été conçue à un tel endroit, à cause des raisons pour lesquelles elle a été brassée, parce qu’on me la recommande, à cause du prix, ou encore parce que je suis attiré, intrigué par son étiquette. En toute vérité, il faut que son nom m’interpelle ou m’inspire à l’écriture…
N’étant pas un fin connaisseur, je peux dire que j’achète souvent naïvement, comme un con, sans structure ou grands principes et plus souvent qu’autrement de façon aléatoire, voir même au hasard en tirant à pile ou face. Cette méthode de sélection reflète bien l’esprit spontané et impulsif qui m’habite lorsque je suis en mode « découverte ».
Dans le processus de dégustation lui-même, j’en fais souvent tout un cérémonial et je profite de chaque instant. Ça commence avec une sélection rigoureuse du verre dans ma collection (c’est à dire au feeling). Il n’y a plus rien qui subsiste autour, le temps s’arrête. Je verse le liquide, aucun autre son que celui de la bière qui coule n’atteint le pavillon de mes oreilles. Je profite des bulles qui s’excitent et l’effervescence que ça créé. Je regarde la mousse qui monte, la dentelle qui se tisse sur le verre et je hume les arômes qui s’en dégagent. Souvent, le con que je suis réussi même à créer des débordements que je dois aspirer pour ne perdre aucun mililitre du précieux nectare. C’est habituellement à ce moment que je prends le temps d’en faire une photo. Ce n’est qu’ensuite que je goûte. La première gorgée est toujours suivie d’une petite pause, j’essaie de profiter de toutes les saveurs et de toutes les textures que je dénote. Je n’y connais rien, mais je fais comme si. Ça me donne un air de biérophile expérimenté et professionnel. Il n’en est rien. La deuxième gorgée redonne la vie et les sons à tout ce qui m’entoure et la vie peut reprendre son cours. Je suis alors prêt à rédiger ma publication, prêt à partager une partie de moi-même. La bière est devenue l’accessoire, le déclencheur de mon inspiration.